Recherches et rédaction

2016-2019

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireCette artère rectiligne relie la place Saint-Denis à la rue de l’Eau où elle aboutit à un petit square occupé en son centre par une fontaine.

La rue du Dries reprend partiellement le tracé de l’ancien chemin vicinal n°16 (Dendries), sur lequel fut également partiellement aménagée la rue de l’Eau. Elle est redressée dans le cadre d’un plan d’alignement fixé par arrêté royal le 12.06.1877 et établi par J. Poncelet, Constructeur des ponts et chaussées. Ce plan prévoit également le redressement de plusieurs autres vieux chemins comme le chemin vicinal n°16 ainsi que, dans son prolongement, celui du côté sud du dries, grande prairie commune (1406) qui s’étendait au sud de l’abbaye de Forest et où, sous l’Ancien Régime, les villageois possédaient le privilège de faire pâturer leurs troupeaux –le toponyme de l’artère en évoque aujourd’hui le souvenir. Le côté nord de l’ancienne prairie est organisé par le plan d’alignement fixé par arrêté royal le 07.04.1881 intégrant, dans sa prolongation, le redressement de l’ancienne Koyenstraat (chemin vicinal n°22) ou actuelle rue de la Station qui assure la liaison entre le village et la halte (1851), puis la gare (1862) de Forest-Midi (voir rue de la Station n°91).

En août 1887, l’ingénieur J. Poncelet dresse un nouveau plan d’alignement (Projet de rues à ouvrir à proximité du Dries) ayant notamment pour but de faciliter la communication entre le cœur du village et la gare: à hauteur de leur croisement, les rues de Hal (1877) et de l’Eau (1877) sont toutes deux prolongées par un nouveau tronçon les mettant en relation directe avec la rue de la Station et la gare. La place communale est agrandie vers l’Est avec la démolition de l’école que les autorités communales avaient fait construire sur le dries en 1875. Elle est remplacée par un nouvel établissement plus grand, à ériger entre la rue du Dries (voir n°25-27) et la rue de Hal prolongée. Enfin, la vente des parcelles d’un lotissement à aménager entre les rues du Dries et de la Station allait servir à couvrir les frais engendrés par les travaux de voirie. Approuvé par l’inspecteur-voyer Victor Besme le 24.12.1887, le plan est définitivement fixé par arrêté royal le 11.04.1888.

Tel qu’il se présente aujourd’hui, le bâti de la rue du Dries est peu homogène, principalement formé de maisons d’habitation de divers gabarits construites par la petite bourgeoise (voir n°7) et la classe ouvrière. Au sein de ce bâti résidentiel s’insère l’une des deux façades de l’école communale projetée dans le plan de Poncelet en 1887 (voir n°25-27).
Les plus anciennes maisons conservées aux abords de la rue datent des années 1860 et sont donc antérieures aux plans généraux d’alignement et de redressement réalisés par les autorités communales. De petit gabarit et d’une grande simplicité, elles appartiennent à une typologie propre à la physionomie anciennement rurale du centre de Forest. Il s’agit du n°36 de 1863, du n°50 des environs de 1890 et du n°64 de 1867 (voir ces numéros). Leur implantation sous le niveau actuel de l’assiette de la rue atteste de cette ancienneté (porte accessible en contre-bas, via quelques marches). À hauteur de l’ancien n°20 se trouvait jusqu’au début des années 1970 la ferme Van Keerbergen, l’une des toutes dernières de la commune (VERNIERS, L., 1949, p. 300).
Les plus anciennes habitations construites après l’adoption des plans d’alignement datent des environs de 1895. Nombre d’entre elles ont été modifiées par la pose d’un parement de briquettes ou l’ajout d’un niveau supplémentaire. Parmi les mieux conservées on citera les petites maisons bourgeoises sises au n°17 de 1894, au n°19 (voir ce numéro), au n°29, plus modeste, de 1895 (menuiserie remplacée), ou l’ensemble sis aux nos21 et 23 de 1898, par et pour l’entrepreneur Joseph Capel (menuiseries remplacées).

Sources

Archives
ACF/TP Quartier du «Dries».
ACF/Urb. 17: 945 (1894); 20: 1514 (1899), 15266, 19598 (1971); 21 et 23: 1398 (1898); 21: 7059 (1920),9247 (1927), 21206; 23: 12588 (1934); 29: 1058 (1895); 36: 11 (1862), 1417 (1892).


Ouvrages
DE PANGE, I., Au cœur de Forest, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, Bruxelles, 2008 (coll. Bruxelles, Ville d’Art et d’Histoire, 47).
HUSTACHE, A., Forest, CFC-Éditions, Bruxelles, 2001 (coll. Guides des communes de la Région bruxelloise).
JAUMAIN, S. (dir.), «Forest», La Région de Bruxelles Capitale, Racine, Bruxelles, 2008, pp. 376-391.
VERNIERS, L., Histoire de Forest Lez Bruxelles, A. De Boeck, Bruxelles, 1949, p. 19.