Typologie(s)

magasin

Intervenant(s)

Victor HORTAarchitecte1905-1906

Statut juridique

Classé depuis le 16 octobre 1975

Styles

Art nouveau

Inventaire(s)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

Recherches et rédaction

2016

id

Urban : 33798
voir plus

Description

Important bâtiment Art nouveauStyle Art nouveau (de 1893 à 1914 environ). Mouvement international, avec de fortes variantes locales, né en réaction aux styles « néo ». En Belgique, ce courant connaît deux tendances : d’un côté, sous l’égide de Victor Horta, l'Art nouveau « floral », aux lignes organiques ; de l’autre, l'Art nouveau géométrique, influencé par l'art de Paul Hankar ou la Sécession viennoise., dessiné par l’architecte Victor Horta en 1905 et achevé en 1906.

Magasin de gros en étoffes construit pour Ch. Waucquez; abandonné après fermeture en 1974 et racheté par l’État belge en 1984. Rénovation en profondeur et adaptation à la fonction actuelle sur les plans des architectes P. Van Assche, Y. Frateur et J. De Salle (COOPARCH), en projet dès 1983 et réalisées par la Régie des Bâtiments en 1988-1989.

Les Magasins Waucquez constituent le seul exemple subsistant de la série de grands magasins que Horta construisit à l’apogée de sa carrière et qui étaient caractérisés par l’exploitation maximale du fer et du verre et un programme induit par les impératifs commerciaux de l’époque : les grands magasins «À l’Innovation» (1900-1903), le «Grand Bazar Anspach» (1903-1905) et le «Grand Bazar» de Francfort (1903-1905). Leur architecture qui suit la typologie du grand magasin — hall de vente avec vide central sous verrière et escalier monumental — a été conçue de manière à créer un cadre représentatif propre au commerce de gros. Dans l’œuvre de Horta ils annoncent, avec la découverte d’un nouveau langage architectural, un retour à une forme plus classique.

Rue des Sables 20. Anciens Magasins Waucquez; Centre Belge de la bande Dessinée, façade après restauration (photo [s.d.]).

À peu près conservé dans sa forme initiale, le changement majeur étant l’ajout de mezzanines par l’architecte G.C. Veraart, au rez-de-chaussée en 1912 et à l’étage en 1913. Dans les années 1950, démolition de la conciergerie dans la cour intérieure. À l’intérieur, disparition de certains éléments, entre autres les poignées de porte et l’éclairage, principalement durant la période d’abandon du bâtiment. La rénovation de 1988-1989 prévoyait d’en rétablir les qualités spatiales — entre autres par la démolition des cloisons ultérieures — et par la restauration en profondeur du décor architectural, comme le sol en mosaïque et les parquets, le cloisonnement, la ferronnerieÉléments en fer d’une construction, qu’ils soient en fer forgé, en fonte ou dans un autre matériau ferreux. et les vitraux. Les espaces furent redivisés pour leur fonction muséologique et réaménagés dans un style et avec des matériaux s’harmonisant avec l’architecture primitive. Au rez-de-chaussée furent installés un guichet d’accueil, une boutique, une bibliothèque et une brasserie; à l’entresol, une «chambre du trésor» avec un mobilier approprié, une salle d’audio-visuel et des cellules vidéo; à l’étage, des salles d’expositions temporaires et permanentes et un auditorium. Des pièces du mobilier existant, notamment des étagères, furent réutilisées.

Bâtiment en double corpsUn bâtiment est dit en double corps lorsqu'il présente, au rez-de-chaussée, deux rangées de pièces séparées par un couloir axial. de plan rectangulaire combinant structure métallique et maçonnerie. ÉlévationDessin à l'échelle d'une des faces verticales d’un édifice. Par extension, façade d'un bâtiment ou ensemble de ses façades. à deux niveaux sous toit plat éclairée par deux verrières.
Façade monumentale, légèrement concave, en pierre blanche d’Euville sur soubassement de pierre bleue. ÉlévationDessin à l'échelle d'une des faces verticales d’un édifice. Par extension, façade d'un bâtiment ou ensemble de ses façades. symétrique de sept travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. composée selon un rythme répétitif autour d’un axe central et limitée aux extrémités par de hauts trumeauxPan de mur compris entre deux travées ou entre deux baies d'un même niveau. coiffés de désÉléments de pierre de section sensiblement carrée ou rectangulaire, disposés généralement aux angles d’un balcon.. Traitement sobre découlant de la plasticité du style. Division en travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. par des lésènesLes lésènes sont des jambes saillantes en répétition sur un mur, réunies par un arc ou par une frise d’arceaux. Ce couronnement d’arc ou d’arceaux distingue la lésène du pilastre. élancées sur socleMassif surélevant un support ou une statue., montant depuis le soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. à léger décrochement; deux lésènesLes lésènes sont des jambes saillantes en répétition sur un mur, réunies par un arc ou par une frise d’arceaux. Ce couronnement d’arc ou d’arceaux distingue la lésène du pilastre. des extrémités reposant sur une consolePièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console., dans l’axe d’une niche à gauche, et d’un portail abritant l’entrée de service à droite. Ces lésènesLes lésènes sont des jambes saillantes en répétition sur un mur, réunies par un arc ou par une frise d’arceaux. Ce couronnement d’arc ou d’arceaux distingue la lésène du pilastre. forment en se rejoignant des arcades surbaissées au tracé sinueux. Elles encadrent les larges baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. aux linteaux sinueux et aux chambranles profilés en gorge, soulignées par des larmiers étirés. Couronnement par une corniche profilée en gorge sur de petites consoles et une friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. cannelée; en attiqueUn élément est dit en attique lorsqu’il est situé au-dessus de l’entablement., mur-bahut scandé par des soclesMassif surélevant un support ou une statue. profilés. Entrée axiale conçue comme un porche à emmarchement. Dans les travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. extrêmes, décalées, niche et entrée de service à encadrement au relief accentué accostées d’une demi-fenêtre courbe, introduisant une disymétrie raisonnée dans l’équilibre de cette composition d’une apparente simplicité. Dans la niche, à l’origine, plaque en granit gravée «ANCIENNE MAISON / VICTOR WAUCQUEZ & CIE / CHARLES WAUCQUEZ / SUCCESSEUR / DRAPERIES POUR HOMMES / NOUVEAUTES POUR DAMES / DOUBLURES», actuellement remplacée. Portes et fenêtres avec quincaillerie refaite à l’identique, protégées au rez-de-chaussée par des grilles en fer forgé à motifs de palmettesOrnement symétrique dont la forme est proche de celle d’une palme. La palmette est parfois composée de feuilles d’acanthe. répétés, celle de la porte centrale reprenant dans le haut le dessin de la mouluration en pierre. AllègesPartie de mur située sous l’appui de fenêtre. La table d’allège est une table située sous l’appui de fenêtre. de l’étage percées de bouches d’aération aux formes raffinées.

Rue des Sables 20. Anciens Magasins Waucquez; Centre Belge de la bande Dessinée, détail grille d'entrée après restauration (photo [s.d.]).

Espace intérieur continuUn élément est dit continu s’il règne sur toute la largeur de l’élévation ou sur plusieurs travées. et aéré, comprenant à l’origine deux niveaux, avec à l’arrière un entresol adventice, reliés par une cage d’escalier centrale. Structure claire caractérisée par l’ossature métallique apparente avec poutres en I sur colonnettes en fonteFer riche en carbone, moulé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des colonnettes, des cache-boulins. Contrairement au fer forgé, la fonte est cassante et résiste mal à la flexion. à chapiteauCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. typique. Couvrement par des voussettes et des vitrages courbes; étage presque entièrement couvert par deux vastes coupolesVoûte de plan central. Elle peut être circulaire, ovale, polygonale, à côtes, en plein cintre, surbaissée, surhaussée, etc. vitrées, l’une composite et cruciforme, l’autre de plan carré, avec une structure extrêmement légère. La division intérieure était à l’origine déterminée par la distinction entre l’espace public au caractère prestigieux et les locaux de service qui l’entouraient, matérialisée par des cloisons métalliques vitrées ou des écrans en bois. Entrée menant au hall d’accueil marqué par des pans de mur flanqués de colonnes, avec puits de lumière bordé de plafonds vitrés. Au centre, réverbère en fer et granit à plusieurs bras supportant des boules en opaline. Sol en mosaïque de marbre bordé par un motif floral continuUn élément est dit continu s’il règne sur toute la largeur de l’élévation ou sur plusieurs travées. similaire à celui des vitraux entourant les plafonds vitrés courbes. Hall débouchant sur un escalier monumental en pierre d’Angoulème, se dédoublant à partir de l’entresol; rampe et garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... en fer forgéFer façonné à chaud sur l’enclume, utilisé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des ancres, des grilles, des épis de faîtage. à motifs de palmettes, main-courante en bois. CoupolesVoûte de plan central. Elle peut être circulaire, ovale, polygonale, à côtes, en plein cintre, surbaissée, surhaussée, etc. à divisions rectilignes. Dans les anciens bureaux de la direction, à l’arrière du premier étage, parquet soigné et cheminée en marbre. Mezzanines postérieures avec structure métallique en harmonie avec l’architecture de Horta.

Sources

Archives
AVB/TP 21227 (1905-1906, 1912, 1913).

Ouvrages
BORSI F., PORTOGHESI P., Horta, Bruxelles, 1977, p. 76-77.
C.F.C., Livre blanc n°2, Bruxelles, 1984, p. 277-313.
REGIE DES BATIMENTS, Restauration des magasins Waucquez, Bruxelles, 1989.

Périodiques
BREYDEL J., "Het warenhuis Waucquez van Victor Horta : een tempel voor het Belgisch beeldverhaal", dans M. & L., 1989, 5, p. 59-64.
FORNARI B., "Horta et les magasins Waucquez", dans Maisons d’hier et d’aujourd’hui, 68, 1985, p. 2-21.