Recherches et rédaction

2018

 

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Artère au tracé irrégulier, la rue Émile Wauters se situe dans le prolongement des rues Fransman et Alfred Stevens, par-delà la jonction entre le boulevard Émile Bockstael et l’avenue Houba de Strooper. Elle longe le square Clémentine à l’est puis croise le boulevard de Smet de Naeyer et la rue du Cloître, avant d’aboutir à la rue Reper-Vreven et à la place Saint-Lambert.

La rue trouve son origine dans un ancien chemin baptisé Meysse wegel, qui débutait rue de la Cave, une longue artère sinueuse menant de la rue Léopold Ier à la frontière avec Jette, et aboutissait rue du Heysel. Le 06.06.1882, le chemin, ainsi que la partie de la rue de la Cave située entre la rue Léopold Ier et ce dernier, furent tous deux rebaptisés rue Fransman, en hommage à Edmond Alexandre Fransman (1837-1882), qui fut notamment échevin des Travaux publics à Laeken, où il possédait une maison de campagne. C’est en 1935 que la portion de l’artère située au nord du chemin de fer fut renommée rue Alfred Stevens jusqu’au boulevard Émile Bockstael, puis Émile Wauters jusqu’à la place Saint-Lambert. Attribuée par arrêté du Collège de la Ville de Bruxelles du 15.01.1935, la dénomination de cette dernière rue rend hommage à un peintre (1846-1933) décédé deux ans auparavant, neveu de l’archiviste de la Ville de Bruxelles Alphonse Wauters et qui fut notamment élève de Jean-François Portaels.

Le premier bâti de l’artère s’érige essentiellement des années 1880 à la Première Guerre mondiale. Il s’agit de maisons modestes ou ouvrières de style néoclassique ou d’habitations de style éclectique. Nombre d’entre elles s’accompagnent de constructions arrière, à usage d’entrepôt ou d’atelier. Parmi les habitations d’inspiration néoclassique, pointons les nos16 et 94, ainsi queles nos7, 52 à 56 et 138, tous les cinq dotés d’une entrée cochère. De style éclectique, signalons un vaste ensemble de vingt maisons de rapport analogues, conçu en 1905 par l’architecte Émile Simaïs (nos77 à 117) et mal conservé aujourd’hui. En leur sein s’insère, au no97, un immeuble à rez-de-chaussée commercial (architecte François De Boeck, 1911). Notons que le premier tronçon de la rue, donnant sur le square Clémentine, inauguré en 1904, présente des maisons à façade éclectique, pour la plupart érigées dans la seconde moitié des années 1900 (voir nos18 et 26 à 30). Parmi elles, le no12-14, maison de rapport à deux portes jumelles (1910). Dans l’entre-deux-guerres, les parcelles restées libres se bâtissent d’immeubles d’inspirations Beaux-Arts, comme le no48-50 (1925), ou Art Déco.

Sources

Archives
AVB/AR rues, boite 20–24, cote 24, no7 (15.01.1935).
AVB/TP 12-14: Laeken 6191 (1910); 48-50: 53880 (1925); 77 à 117: Laeken 5814 (1905); 97: Laeken 3469 (1911).

Ouvrages
VAN KRIEKINGE, D., Essai de toponymie laekenoise, Laeken, 1995, s.p.
VAN NIEUWENHUYSEN, P., Toponymie van Laken (thèse de doctorat en Philologie germanique), UCL, Louvain-la-Neuve, 1998, p. 790.

Périodiques
VAN DER ELST, W., «Alphonse Wautersstraat in Laken. Emile Wautersstraat in Laken», Laca Tijdingen, 4, octobre 2013, pp. 28-31.