Recherches et rédaction
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L'alignement de l'artère est fixé par l'arrêté royal du 20.06.1853. Elle longe alors le nouveau champ de manœuvres, aménagé par la Ville de Bruxelles pour la garnison à l'extrémité de la rue de la Loi.
Le nom de l'avenue renvoie à la période de renouveau artistique et culturel inspiré de l'Antiquité, que connut l'Europe aux XVe et XVIe siècles. Cette dénomination n'est cependant adoptée que dans le cadre de l'aménagement du quartier des Squares, par arrêtés du Collège de la Ville de Bruxelles des 14.04.1877 et 15.05.1877.
La garnison abandonne le champ de manœuvres en 1876. Deux ans plus tard, la Ville cède à l'État le centre de la plaine, destiné à accueillir en 1880 les festivités liées au cinquantenaire de la Belgique. En 1885, l'État acquiert le reste du terrain, qui devient l'actuel parc du Cinquantenaire.
Tout comme les autres artères encadrant le parc, l'avenue de la Renaissance est incorporée, par l'arrêté royal du 22.05.1897, dans la grande voirie, domaine de l'État. À cette occasion, la limite du parc est reportée à l'intérieur de la double rangée d'arbres qui le borde, ce qui porte l'avenue à 23 mètres de largeur. Les travaux de parachèvement de l'artère doivent être effectués par l'État dans les deux ans qui suivent la clôture de l'Exposition universelle de 1897, qui se tient sur le site. Ils sont réalisés à partir de 1899 : l'avenue est nivelée et son niveau considérablement abaissé. La réception définitive des travaux de parachèvement de l'avenue, comme des autres voies entourant le parc du Cinquantenaire, s'effectue au début de l'année 1902.
Une ligne de tramways courait autrefois le long de l'artère, côté parc. Dans les années 1950 ou 1960, une trémie de prémétro avait été percée pour les trams à l'angle de l'avenue de Cortenberg. Inutilisée suite à la mise en exploitation du métro, elle sera supprimée après 1986. L'avenue est aujourd'hui composée d'une voie à deux sens longée dans sa première partie par une voie à sens unique bordée de parkings et dans la seconde d'une allée piétonne et cyclable.
Les deux premières constructions de l'avenue s'implantent à chacune de ses extrémités. À l'angle de l'avenue de Cortenberg, une guinguette de plan en L entourée d'un jardinet est bâtie après 1881. Elle cèdera la place à un immeuble à appartements conçu en 1929 (voir n° 1 et avenue de Cortenberg 43). L'autre extrémité était occupée par la propriété Buls : une villa dessinée en 1856, implantée sur l'angle d'un terrain arboré formant un trapèze délimité à l'est par l'avenue de la Chevalerie et au nord par la fin de la rue du Cardinal. Cette dernière était alors un long chemin débutant chaussée de Louvain, bordant la rive est du grand étang de Saint-Josse pour rejoindre, le long de l'avenue de la Renaissance, la fin de la rue du Noyer. La villa est remplacée en 1907 par un bel immeuble de rapport (architecte Émile Hellemans), qui laisse à son tour sa place à un immeuble à appartements de 1969 (n° 58, architecte L. Peeters).
En 1890, la Ville offre à l'État un vaste terrain situé entre les rues Léonard de Vinci et Hobbema, destiné à l'édification de l'École militaire. Conçus à partir de 1899, ses bâtiments principaux occupent tout le second tronçon de l'avenue (voir n° 27-33). Une large part de l'îlot suivant est quant à lui acquis par les Pères Dominicains, qui y édifient un couvent en 1901, suivi d'une église en 1904 (voir n° 40).
Le reste de l'avenue se bâtit de maisons de style éclectique, conçues entre 1893 et 1904. Dans les années 1960 et 1970, une large part d'entre elles a cependant été remplacée par des immeubles à appartements. Parmi eux, les n°s 12-16, 19-20 et 21, tous trois conçus par les architectes Raoul J. Brunswyck et Odon Wathelet.
Parmi les maisons démolies, citons le n° 20, dessiné en 1900 par l'architecte J. Caluwaers, le n° 22, une maison-atelier conçue en 1896 par l'architecte Henri Van Massenhove pour le peintre Constant Montald, ainsi que les n°s 50 à 54, cinq maisons conçues par l'architecte Antoine Otto en 1903-1904. Les façades des n°s 47, une maison ornée de panneaux de céramique aux lignes Art nouveau (architecte Raymond Foucart, 1902), et 48-49, un imposant hôtel de maître à pignons (architecte Hubert Marcq, 1901), ont quant à elles été intégrées dans un complexe résidentiel de 1993 (architecte J.-M. Gillet).
Sources
Archives
AGR, Ministère des Travaux publics, Routes, 188.
AVB/TP 87716 (1982), 93887 (1986) ; 12-16 : 80628 (1969) ; 19-20 : 96959 (1965) ; 20 : 20150 (1900) ; 21 : 86131 (1973) ; 22 : 2631 (1896) ; 47 : 20162 (1902) ; 48-49 : 20163 (1901) ; 47-51 : 105580 (1993) ; 40, 51 : 20164 (1903) ; 52, 53 : 20830 (1903) ; 54 : 20165 (1904) ; 55-56 : 20166 (1903) ; 58 : 8943 (1856), 4167 (1907), 85580 (1969).
AVB/Bulletin communal de Bruxelles, 1877, t. I, p. 315 ; 1897, t. I, pp. 361-362 ;1897, t. II, p. 5 ; 1899, t. II, p. 711.
Ouvrages
DELIENS, P., Rond-Point Schuman. Histoire du quartier Nord-Est à Bruxelles, d'Ambiorix à nos jours, Bruxelles, 1982, p. 55.
HEYMANS, V., Le quartier des Squares. Marguerite, Ambiorix, Marie-Louise, Gutenberg, coll. Bruxelles, Ville d'Art et d'Histoire, 13, 1995, pp. 24-25.
Cartes / plans
Bruxelles et ses environs, Institut cartographique militaire, 1881 (Bibliothèque royale de Belgique, Section Cartes et Plans).