Typologie(s)

établissement scolaire

Intervenant(s)

René AERTSarchitecte1958-1961

Paul RAMONarchitecte1958-1961

Styles

modernisme d'après-guerre
international

Inventaire(s)

  • Actualisation du projet d'inventaire régional du patrimoine architectural (DMS-DML - 1995-1998)
  • Le patrimoine monumental de la Belgique. Woluwe-Saint-Pierre (DMS-DML - 2002-2009, 2014)
  • Inventaire du patrimoine architectural 1939-1999 (ULB)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Artistique
  • Esthétique
  • Historique
  • Social
  • Technique
  • Urbanistique

Recherches et rédaction

2003

id

Urban : 17480
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Description

Historique. Le collège Saint-Joseph ouvre ses portes en 1956 et compte alors une vingtaine d'élèves néerlandophones et francophones. Les premiers cours se donnent dans l'ancienne salle de cinéma La Concorde, datant de 1928 (voir rue Louis Titeca no 32), puis dans des pavillonsLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. provisoires en bois, bâtis dans le parc Parmentier. Le secrétariat est, quant à lui, installé dans une ancienne villa de 1909 (voir rue René Declercq no 84). Le nombre d'élèves augmentant de manière spectaculaire (424 en 1957, 783 en 1958), les cours sont dispensés à partir de 1958 dans des bâtiments implantés sur un ancien terrain vague marécageux appartenant à la famille Solvay, le long du boulevard de la Woluwe, à l'emplacement actuel.

Des constructions en dur sont rapidement envisagées et, en 1958, les architectes René Aerts et Paul Ramon dessinent un long bâtiment à deux niveaux de classes agencées autour de préaux. L'année suivante, ce premier volume est agrandi par un second disposé perpendiculairement au boulevard de la Woluwe, suivant les plans des mêmes architectes. Les travaux sont menés par l'entrepreneur Herpain. Dix-huit classes sortent de terre en 1958, douze en 1959. Ces constructions sont inaugurées le 23.05.1959.

Dans les années 1960, diverses constructions viennent s'adjoindre aux premières. Ainsi en 1961, les mêmes Aerts et Ramon dessinent un autre bâtiment pour abriter la communauté religieuse et l'administration de l'école. Ce parallélépipède dressé, bâti en 1963, est aujourd'hui dénommé « la tour ». Divers pavillonsLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. préfabriqués, à un seul niveau sous toit plat, sont également érigés, de même que des salles de gymnastique, l'une en 1966, l'autre en 1968. L'école primaire néerlandophone est dessinée en 1968.

Boulevard de la Woluwe 18-26, Collège Jean XXIII et Sint-Jozefcollege, implantation des bâtiments (Jubileumnoek 25 jaar Sint-Josefcollege te Sint-Pieters-Woluwe 1956-1981, Zaventem, 1981, p. 46). (photo s.d.).

En 1968, à la faveur des conflits linguistiques qui secouent alors la Belgique, le Collège est divisé en deux : d'une part, le collège Jean XXIII, francophone, de l'autre, le Sint-Jozefcollege, néerlandophone. Les bâtiments scolaires sont répartis entre les deux institutions.

Dans les années 1980 et 1990, les bâtiments font l'objet de modifications et de rénovations. Ainsi, en 1982, certaines classes provisoires de 1964 sont démolies puis reconstruites ; trois ans plus tard, la salle de gymnastique de 1968 est remaniée et, en 1996, de nouveaux bâtiments scolaires de style contemporain sont dessinés par les architectes St. Dedeycker et F. Douxchamps.

Le complexe occupe aujourd'hui la majeure partie de l'îlot compris entre les rues Louis Titeca, René Declercq et P. Decock. Il englobe également l'ancienne villa de la rue René Declercq et l'ancienne salle de cinéma de la rue Louis Titeca.

Les bâtiments des architectes Aerts et Ramon, caractéristiques de l'architecture moderne d'après-guerre, sont des constructions à la fois économiques et fonctionnelles. Elles n'en produisent pas moins un bel effet architectural, par leur rigoureuse esthétique minimaliste exploitant les caractéristiques décoratives des matériaux mis en œuvre, typiques de la modernité de l'époque. L'ossature en béton, laissée à nu, est tantôt lisse, tantôt brut de décoffrage. Une large place est laissée à la lumière naturelle : les parois s'ajourent au maximum, en de belles verrières à élégantes divisions géométriques.

Les bâtiments de 1958 et 1959 se répartissent en deux ailes disposées perpendiculairement l'une à l'autre. Chacune comporte deux niveaux de classes sous toit plat, agencées autour de préaux. Particulièrement peu compacte, la forme extérieure du bâtiment reflète sa structure : il se présente comme des rangées de cubes à deux niveaux, chacun contenant deux classes. Les longs côtés s'ajourent entièrement, en de vastes verrières à châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. en métal, çà et là agrémentées d'allègePartie de mur située sous l’appui de fenêtre. La table d’allège est une table située sous l’appui de fenêtre. en verre opaque de couleur verte. Les couloirs et certaines classes s'élèvent sur pilotis en béton, surplombant les préaux.

Le bâtiment est aujourd'hui divisé entre les écoles francophone et néerlandophone. La partie appartenant à l'école francophone a malheureusement fait l'objet d'une rénovation drastique en 1985. Les préaux et les parties à pilotis ont été partiellement murées afin d'agrandir les locaux. Les châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. métalliques ont été remplacés par d'autres, à divisions plus larges, modifiant considérablement l'esthétique originelle du bâtiment. La partie dépendant du Sint-Jozephcollege reste toutefois bien conservée.

Boulevard de la Woluwe 18-26, Collège Jean XXIII, « la tour » de 1961 (photo 2005).

« La tour » de 1961 prend la forme d'un volume à huit niveaux de plan carré. Le r.d.ch. et le dernier niveau présentent une superficie nettement moins importante que celle des étages qui font saillie en porte-à-faux supporté par de fortes poutres apparentes en béton armé brut de décoffrage. Le bâtiment a ainsi l'allure d'un vaste cube reposant sur un petit socleMassif surélevant un support ou une statue.. Les façades s'ajourent entièrement en fenêtre en bandeauxÉlément horizontal, soit en saillie et de section rectangulaire, soit dans le plan de la façade., séparés par la saillie des plateaux en béton lisse. Les bandeauxÉlément horizontal, soit en saillie et de section rectangulaire, soit dans le plan de la façade. de fenêtres sont devancés de colonnettes en acier peint et d'une planche de bois formant garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur....

L'espace intérieur s'agence autour de l'escalier situé au centre du bâtiment. À chaque niveau, les pièces se distribuent autour d'un couloir carré ceinturant la cage d'escalierEspace à l'intérieur duquel se développe un escalier.. L'escalier d'origine, à limon unique et sans contre-marche, a malheureusement été remplacé.

Sources

Archives
ACWSP/Urb. 60 (1958), 359 (1959), 440 (1960), 310 (1961), 184 (1964), 167 (1966), 312 (1968), 149 et 150 (1985), 95 et 14 (1996).

Ouvrages
Jubileumnoek 25 jaar Sint-Josefcollege te Sint-Pieters-Woluwe 1956-1981, Zaventem, 1981.