Avenue Jules César

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireRue courbe reliant l'avenue de Tervueren à l'avenue Roger Vandendriessche en passant par le square de Corée. L'avenue fut créée dans le cadre de la construction du « Quartier du Bemel » suivant l'arrêté royal du 23.07.1925 et comprenant également les avenues Général de Longueville et de l'Horizon. Ces avenues furent percées à l'initiative de Marie-Antoinette Voet, veuve d'Edmond Parmentier, selon un accord passé entre elle et la commune le 17.04.1912. Les parcelles situées le long des nouvelles avenues appartenaient pour la plupart à Madame Voet ainsi qu'à la société immobilière Bernheim frère et fils. Le règlement sur les bâtisses fut fixé lors de l'accord établi le 01.05.1925 entre ces derniers et l'État belge : il prévoyait des villas en retrait de six mètres par rapport à l'alignement et de quatre mètres par rapport à la limite mitoyenne. À l'origine, seules des villas indépendantes ou jumelées étaient autorisées. Elles devaient comporter au maximum trois niveaux et se démarquer par des façades « au caractère architectural affirmé ».

Cette dernière recommandation est respectée pour les premiers bâtiments élevés dans les années 1930 qui traduisent les styles en vogue à l'époque. C'est d'abord François Hemelsoet qui conçoit en 1932 une villa de style Beaux-Arts caractéristique, en briques rouges rehaussées de pierre blanche, avec un toit mansardé. L'année suivante, l'architecte Lucien De Vestel dessine l'immeuble moderniste à l'esthétique « paquebot » qui s'implante au n^o 120 (voir ce n^o). Ce bâtiment au plan novateur inspire très certainement Pierre Blondel en 1989 pour concevoir le n^o 76 (voir ce n^o). Une architecture plus modeste mais encore de qualité apparaît au n^o 110 dans la maison mitoyenne de style Beaux-Arts conçue par Jacques Obozinski en 1935 ainsi que dans la maison moderniste réalisée par Charles Gauquie en 1939 au n^o 122 (voir ce n^o).

Le front bâti de l'avenue ne prend forme qu'au lendemain de la guerre, dans les années 1950 et 1960. La majorité des constructions datent de ces deux décennies. Sur le plan architectural, elles sont marquées par l'emploi du vocabulaire traditionnel. Les façades s'inscrivent dans le style Beaux-Arts ou vernaculaire, plutôt que dans le mouvement moderne. C'est la brique rehaussée d'éléments en pierre blanche qui est utiliséé. Pilastres, frontons, colonnes engagées et toitures mansardées avec lucarnes sont à l'ordre du jour.

Les immeubles à appartements font leur apparition à côté des maisons plurifamiliales jumelées et des habitations de type bel-étage. Notons au n^o 26, l'immeuble par l'architecte A.J Van den Berghe, 1965 pour le bibliophile et collectionneur Michel Wittock, qui fit construire la Bibliothèque Wittockiana, à l'arrière de sa parcelle, (voir rue du Bemel n^o 21-23).

Quelques bâtiments continuent à être construits à la fin du XX^e siècle dans cette avenue peu densément bâtie.