Recherches et rédaction

2012-2013

 

Rectiligne et bordée d'arbres, l'avenue Colonel Picquart mène de la place Princesse Élisabeth au carrefour formé par l'avenue Jean Jaurès et la rue Anatole France.

L'artère se situe dans le quartier dit Monplaisir-Helmet, dont le plan de voiries dressé par l'ingénieur communal des Travaux Octave Houssa est approuvé en séance du Conseil communal du 03.11.1904 puis par l'arrêté royal du 21.04.1906, en même temps que ceux des trois autres nouveaux quartiers de Schaerbeek – Monrose, de Linthout et de la Vallée Josaphat. Elle est ouverte en 1907.

L'artère est tout d'abord dénommée rue Colonel Picquart, en séance du Conseil communal du 13.07.1906, en référence à un militaire français. Marie Georges Picquart (Strasbourg, 1854 – Amiens, 1914) joua un rôle clef dans l'affaire Dreyfus en prouvant l'innocence de ce dernier. Comme pour les dénominations des artères Émile Zola et Anatole France, la Commune souhaite se montrer dreyfusarde. En séance du Conseil communal du 22.11.1907, la rue devient une avenue, au même titre que d'autres artères de vingt mètres de largeur.

L'avenue se compose majoritairement de maisons et d'immeubles de rapport. Une activité industrielle est également à souligner à travers plusieurs ateliers. Ceux-ci se situent en arrière-cour, notamment au no61 (architecte Van den Eng, 1924), ou occupent un vaste terrain, comme la Société des Meules Duchâteau, au no24-38. Celle-ci s'étendait jusqu'à l'avenue Georges Rodenbach, où elle s'était implantée avant 1912. Notons aussi l'ensemble de deux habitations, aux nos37 et 41 (architecte Émile Henry, 1924), anciennement reliées par un mur de clôture menant, au-delà d'un jardin, à un vaste atelier arrière.

Outre quelques bâtiments plus anciens, tels les nos25 (1914) et 27 (1914), la plupart des constructions sont bâties dans l'entre-deux-guerres. Leur style oscille entre éclectisme tardif, comme au no29 (architecte Léon Denis, 1924), Art Déco, comme au no75 (architecte Debondt, 1927), ou encore modernisme, comme au no66 (conducteur des travaux J. Haelterman, 1938). Notons également la présence de quelques immeubles modernes bâtis après la Seconde Guerre mondiale.

Sources

Archives
ACS/Urb. 24-38: 51-20-22-26-30-42; 25: 51-25; 27: 51-27; 29: 51-29; 37, 41: 51-37-39-41; 61: 51-61; 66: 51-66; 75: 51-75.
ACS/TP Dénomination des rues II et III.


Ouvrages
BERTRAND, L., Schaerbeek depuis cinquante ans. 1860-1910, Librairie de l'Agence Dechenne, Bruxelles, 1912, p. 59.
DEKOSTER, J.-A., Les rues de Schaerbeek, Bruxelles, 1981, p. 88.

Cartes / plans
HOUSSA, O., Plan no3. Aménagement des quartiers Mon Plaisir et Helmet, 11.04.1904 (ACS/TP).