Recherches et rédaction

1997-2004

 

Carrefour situé à l'intersection de la ch. de Waterloo, de l'av. Paul Dejaer, de la ch. d'Alsemberg, de l'av. du Parc, de la r. Théodore Verhaegen et de la r. de l'Hôtel des Monnaies. Un des lieux-dits les plus anciens de la commune, devenu véritable nœud de communication entre le sud de Bruxelles et les villages adjacents, lorsque l'on procéda, après celui de la ch. d'Alsemberg, au tracé de la ch. de Waterloo en 1727.

L'appellation du carrefour fait référence à un ancien péage à la jonction entre les ch. de Waterloo et d'Alsemberg. Sur chacune des chaussées était placée une barrière mobile. Un petit bâtiment servait de bureau et de débit de boissons. C'était le bureau de la barrière où étaient perçus, dans les trois directions – Bruxelles, Alsemberg et Waterloo –, des droits de passage pour les véhicules et les marchandises. Ce péage fut supprimé entre 1865 et 1868. Le site de la Barrière était autrefois dénommé wintmolenberch, en référence aux trois moulins à vent qui y furent dressés aux XVIe et XVIIe siècles, d'abord affectés à la mouture des écorces et de la drèche, ensuite à celle de la poudre. Ils furent détruits vers 1672 lors de l'édification du fort de Monterey.

En 1898, pour célébrer l'adduction des eaux du Bocq vers Bruxelles, le Conseil communal décida de placer, au centre de la barrière, une fontaine-candélabre surmontée d'une sculpture. D'abord confié au sculpteur Jef Lambeaux, l'ouvrage échut finalement au sculpteur Julien Dillens, qui fut chargé de la statue, et à l'arch. Alban Chambon, auquel incomba la conception du socle.

Barrière de Saint-Gilles. La
La "Porteuse d'eau" par Julien Dillens (photo 2004).

Pour sa sculpture, Dillens s'inspira d'un personnage réel : une jeune fille qui puisait l'eau du Bocq, aux environs de la barrière, pour abreuver les chevaux qui tiraient l'omnibus depuis le centre-ville, la barrière constituant à partir de 1871 le terminus des « omnibus à chevaux de la Bourse ». « La Porteuse d'eau » fut mise en place le 10.04.1900. La sculpture, en bronze, était autrefois dorée. Le socle se composait à l'origine de quatre vasques en pierre bleue, placées en croix et alimentées par des chimères de bronze. Au centre se dressait un candélabre à quatre bras, de bronze lui aussi, orné de dauphins et surmonté par la statue. La fontaine-candélabre fut déménagée vers l'av. du Parc en 1932 sur décision du Conseil communal.
En 1974, l'architecte Jean Delhaye dessina une nouvelle vasque et un nouveau socle pour la statue qui fut replacée à son emplacement initial en 1977. Dégradée par la pollution, elle a été remplacée par une copie en 1992. L'original est actuellement exposé à l'intérieur de l'Hôtel de Ville, sur l'un des paliers de l'escalier d'honneur.

Sources

Archives
CHDStG.
Collection cartes postales Dexia Banque.

Ouvrages
DEROM, P. (dir.), Les sculptures de Bruxelles, Patrick Derom Gallery, Bruxelles, Éditions Pandora, Anvers, 2000., p. 124.
EYLENBOSCH, A., LEBRUN, G., Dictionnaire raisonné des rues de Saint-Gilles, éd. Les Rencontres Saint-Gilloises, Bruxelles, 1989, pp. 52, 68.
MEIRSSCHAUT, P., Les sculptures de plein air à Bruxelles, guide explicatif, éd. E. Bruylant, Bruxelles, 1900, p. 196.
MOMMENS, G., Les Transformations et Embellissements de Saint-Gilles-lez-Bruxelles, 1885-1905, Bruxelles, 1905, p. 19.
VANDEWATTYNE, C. (dir.), Saint-Gilles : de la porte de Hal à la prison, Service des Monuments et Sites de la Région de Bruxelles-Capitale, Bruxelles, 1997 (Bruxelles, ville d'art et d'histoire, 21), p. 21.
Vie économique à Saint-Gilles…des origines à demain, Syndicat d'initiative de Saint-Gilles, 1993, pp. 86-93.

Périodiques
DONS, R., « Commentaire de la carte toponymique de Saint-Gilles-Bruxelles (1262-circa 1860) », Le Folklore brabançon, 252, 1986, p. 319.
DONS, R., « les voies de communication à Obbrussel-Saint-Gilles jusqu'au début de 1840 », Le Folklore brabançon, 269, 1991, pp. 82-83.