Recherches et rédaction

2010-2012

 

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La Grande rue au Bois relie la place des Bienfaiteurs à la chaussée de Louvain. Elle croise successivement les rues Alexandre Markelbach, François Bossaerts et Joseph Coosemans, l'avenue Chazal et la rue Jacques Jansen, formant avec ces deux dernières l'un des côtés d'un petit square triangulaire.

Située dans le quartier Monrose, l'artère reprend, avec la rue Godefroid Devreese, l'assise d'un ancien chemin qui figure déjà sur un plan dressé par Jacques de Deventer entre 1550 et 1565. Dit Bosch Straet, celui-ci reliait le village de Schaerbeek à la chaussée de Louvain. Telle qu'elle apparaît sur les cartes du XIXe siècle, la Bosch Straet, ou chemin no5, est cernée de champs. Un rapport communal du 21.02.1876 fait état d'un «chemin creux des plus tortueux». De six à sept mètres de large, il est peu bâti avant le dernier quart du siècle, période à laquelle sortent çà et là de terre des métairies et petites maisons mitoyennes. Par délibération du Conseil communal du 24.04.1877, il est décidé de porter la largeur du chemin à quatorze mètres, de le redresser et de le niveler, décision sanctionnée par l'arrêté royal du 14.01.1880. Ce plan n'est exécuté que bien plus tard, en 1898, date à laquelle égouts et pavage sont effectués.

Grande rue au Bois (Collection Dexia Banque-ARB-RBC).

Le bâti actuel de la rue date d'après 1898. Essentiellement constitué de maisons relevant de l'éclectisme, souvent animé de décors polychromes, il est édifié rapidement: en 1914, la majorité des parcelles sont construites. Citons notamment les nos25 (1907), 91 (1910), 117 (1901) ou l'ensemble formé par les nos122 à 126. Au no48, une maison d'inspiration Art nouveau conçue par l'architecte Gustave Strauven vers 1905 a fait l'objet de transformations. Des enfilades particulièrement cohérentes se démarquent dans la rue, comme celles allant du no11 au no21 ou du no22 au no30-32 (voir ces numéros).

En séance du Conseil communal du 05.08.1902, suite à l'implantation de l'école communale no10 en retrait de la voirie (voir no57-59), il est décidé d'imposer, entre les rues Alexandre Markelbach et François Bossaerts, une zone de jardinet de cinq mètres devant les constructions futures. Cette décision est ratifiée par l'arrêté royal du 16.01.1904. Dans ce tronçon, les nos61 à 81 (voir ces numéros) forment une enfilade de maisons particulièrement cohérente qui tranche par son caractère bourgeois sur le reste du bâti, largement marqué par la présence de rez-de-chaussée commerciaux, certains reconvertis en logement, et de portes cochères menant à des ateliers arrière souvent réaffectés. Pointons le no27 (1912), dont l'atelier fut transformé en habitation en 2000. Au no76, un jardin semi-public sépare la voirie d'une usine de transformation électrique édifiée en 1938 par la SA Les Tramways bruxellois et actuellement désaffectée.

Des constructions plus tardives, relevant de l'Art Déco, comme le no55, complètent ponctuellement le bâti, de même que quelques immeubles des années 1960.

Sources

Archives
ACS/Urb. 25: 25-25; 27: 25-27; 48: 25-48; 76: 25-68-76: 91: 25-91; 117: 25-117.
ACS/TP Infrastructure 40, 206.
ACS/Bulletin communal de Schaerbeek, 1877, pp. 154-155, pp. 217-218; 1902, pp. 1456-1458, 1595-1596.

Cartes / plans
DE DEVENTER, J., Plan de Schaerbeek et de Saint-Josse-ten-Noode, 1550-1565 (ACS/TP).